Message à toi, l’esclave moderne,
Cet étudiant, oui, ce stagiaire,
Qui se promène avec des cernes
Dues au travail hebdomadaire.
Les 35h te feraient rire
Si t’en avais encore la force
Mais t’as un projet à finir
Et un autre qu’il faut que t’amorces.
Bien sûr tu as en parallèle
Un mémoire qu’il faut rédiger.
Pourquoi te plaindre ? La vie est belle.
Il se peut qu’ils puissent t’embaucher !
En tout cas c’est ce qu’ils te disent,
Mais pour être sûr il faut attendre
Le bon vouloir de l’entreprise,
Attendre, attendre, toujours attendre.
Ça va encore, t’as un salaire,
Enfin… une gratification…
Du SMIC français ça n’est qu’un tiers
Mais que veux-tu ? Tu n’es qu’un pion
Interchangeable, t’as bien compris.
Ton avenir n’est pas tracé.
Aujourd’hui pour un CDI
C’est sur la chance qu’il faut compter.
Allez mon vieux, aie du courage
Car ce n’est rien que le début
Du plus tumultueux des voyages.
Ne me dis pas « je n’en peux plus ».
Ce serait quand même bien dommage
Qu’à ton âge tu ne tiennes pas l’coup.
Dis-toi qu’au pire c’est le chômage
Ou bien une vie sans sous, c’est tout.
Enfin pour l’heure c’est les corvées
Qui s’additionnent sur ton bureau.
Allez mon vieux cesse de rêver
Si tu veux prendre l’dernier métro…
Forcément quand tu veux partir
Des dizaines d’imprévus surgissent,
Qu’il faut régler, ça va sans dire,
Dans l’immédiat. Tant pis mon fils,
Tu dormiras l’année prochaine
Voire peut-être bien qu’à la retraite
Mais cette promesse super lointaine
Met déjà ton cœur à la fête…
17/07/13